Une étude vient de montrer que plus les hommes participent aux tâches domestiques, plus ils sont heureux.
Aujourd'hui, ce sont encore le plus souvent les hommes qui se
situent au sommet de la hiérarchie professionnelle, ont le salaire le
plus élevé à fonctions équivalentes et passent moins de temps à
effectuer des tâches ménagères. Ce dernier point pourrait cependant
changer très vite au regard de la dernière étude réalisée sur le sujet
qui montrerait que les travaux domestiques rendent les hommes plus
heureux.
A l'orée des années 2010, la société est plus
sensibilisée à l'inégalité des sexes qu'il y a un siècle. Cependant,
après d'importants progrès réalisés en faveur des femmes dans les années
50 et 60, la tendance actuelle serait plutôt à la stagnation.
Une étude, parue dans le livre Gendered Lives,fait
le point sur les inégalités hommes-femmes en Europe. Le constat est
sans appel : les femmes continuent à devoir choisir entre faire carrière
et fonder une famille. La tradition de la mère au foyer et de l’homme
au travail pour nourrir sa famille est toujours présente, même
inconsciemment. Au Royaume-Uni par exemple, 40 % des femmes au travail
le sont à temps partiel contre 10 % des hommes. Mais les inégalités à
l'intérieur du foyer sont également criantes. Selon l'Emploi du Temps
2009/2010 publié par l'Insee (Institut national de la statistique et des
études économiques), les hommes s'attellent aux tâches domestiques 2h24
par jour contre 3h52 quotidiennes pour les femmes.
Des hommes moins stressés grâce aux travaux ménagers
Fin juin, The University of Cambridge a réalisé une étude à partir de l'ouvrage Gendered Lives
en s'intéressant au plaisir des hommes vis-à-vis du temps qu'ils
passent à effectuer des activités domestiques, notamment la cuisine, la
vaisselle, les courses et le ménage. Les scientifiques ont comparé les données recueillies dans l’enquête de l’European Social Study,
à Bruxelles, interrogeant des hommes originaires de pays plutôt
nordiques (Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Allemagne, France et
Grande-Bretagne) pour connaître leur sentiment face aux tâches
ménagères. Chaque volontaire était questionné sur son bien-être, son
degré d’épanouissement personnel et sa capacité à jongler entre vie
privée et vie professionnelle. Ils devaient également évaluer leur
implication dans les tâches du quotidien. Les chercheurs s'attendaient
alors à voir s'accroître les tensions et baisser le niveau de bien-être
avec l'augmentation du temps passé à réaliser des travaux domestiques.
C'est pourtant exactement l'inverse qui a été constaté : les hommes se
déclarent moins stressés donc plus heureux lorsqu'ils effectuent ces
tâches.
Quelle pourrait être la raison de ce bien-être inattendu?
Selon les scientifiques, il s'agirait d'un sentiment de bonne conscience
due à l'évolution des mœurs. En effet, à l'inverse, les hommes
culpabiliseraient lorsqu'ils regardent leur compagne faire des travaux
domestiques. Par ailleurs, les femmes osent davantage réclamer un
traitement équitable et les hommes besogneux ne subissent plus les
foudres d’une partenaire en colère. Il y aurait moins de disputes donc
moins de stress et plus d'apaisement. Gendered Lives cherche à
montrer l’impact des discours culturels et sociétaux sur la mise en
place d’un traitement égalitaire entre hommes et femmes.